Revue d'Evidence-Based Medicine



Rosiglitazone : risque cardiovasculaire confirmé



Minerva 2008 Volume 7 Numéro 4 Page 64 - 64

Professions de santé


Analyse de
Singh S, Loke YK, Furberg CD. Long-term risk of cardiovascular events with rosiglitazone. JAMA 2007;298:1189-95.


Conclusion
La conclusion de Minerva est confirmée : le praticien est invité à la plus grande prudence dans l’utilisation de la rosiglitazone qui n’a pas fait la preuve de sa supériorité par rapport à d’autres antidiabétiques oraux et présente un risque accru d’infarctus du myocarde et d’insuffisance cardiaque. La metformine reste le premier choix du traitement du diabète de type 2 avec un bénéfice cardiovasculaire montré.


 

Suites en bref...

 

Cette rubrique de Minerva vous propose un bref résumé de nouvelles études concernant des sujets précédemment traités dans Minerva. Le comité de rédaction estime que l’information nouvelle ne nécessite pas une analyse développée de la publication tout en justifiant une mise au courant de nos lecteurs, en recadrant ces nouvelles données dans la précédente évaluation publiée par nos soins.

 

Minerva a récemment publié (1) une évaluation d’une méta-analyse (2) montrant un risque accru de survenue d’infarctus du myocarde et probablement de décès cardiovasculaire chez des diabétiques de type 2 quand ils sont traités par rosiglitazone versus placebo ou autre antidiabétique oral. Cette étude comportait des faiblesses méthodologiques. Une nouvelle méta-analyse (3), basée sur une recherche systématique rigoureuse dans la littérature,  comporte des critères d’inclusion plus stricts pour les études : RCTs évaluant la rosiglitazone pour la prévention ou le traitement du diabète de type 2, sur un suivi d’au moins 12 mois et donnant des chiffres précis d’effets indésirables cardiovasculaires systématiquement enregistrés. Elle montre un risque significativement accru d’infarctus du myocarde (RR 1,42 ; IC à 95% de 1,06 à 1,91 ; p=0,02) et d’insuffisance cardiaque (RR 2,09 ; IC à 95% de 1,52 à 2,88 ; p<0,001), sans, toutefois, une augmentation statistiquement significative de la mortalité cardiovasculaire (RR 0,90 ; IC à 95% de 0,63 à 1,26 ; p=0,53). La puissance des études est cependant insuffisante pour pouvoir juger en ce domaine. Il n’y a pas d’hétérogénéité montrée (au test I² de Higgins) entre les études.

La conclusion de Minerva est donc confirmée : le praticien est invité à la plus grande prudence dans l’utilisation de la rosiglitazone qui n’a pas fait la preuve de sa supériorité par rapport à d’autres antidiabétiques oraux et présente un risque accru d’infarctus du myocarde et d’insuffisance cardiaque. La metformine reste le premier choix du traitement du diabète de type 2 avec un bénéfice cardiovasculaire montré.

Références

  1. Chevalier P. Les risques cardiovasculaires de la rosiglitazone. MinervaF 2007;6(9):136-7.
  2. Nissen SE, Wolski K. Effect of rosiglitazone on the risk of myocardial infarction and death from cardiovascular causes. N Engl J Med 2007;356:2457-71.
  3. Singh S, Loke YK, Furberg CD. Long-term risk of cardiovascular events with rosiglitazone. JAMA 2007;298:1189-95.
Rosiglitazone : risque cardiovasculaire confirmé



Ajoutez un commentaire

Commentaires